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Le japonisme en Europe au XIXe siècle
4 avril 2007

Inflence impressionnisme au Japon, pour Laure ou Olivia...

Si les Français ont largement puisé dans le fonds des estampes japonaises, les Nippons ont, de leur côté, profité de l'apport occidental en découvrant, au milieu du XIXème siècle, la perspective. Leur manière de dessiner en a été radicalement modifiée. Maintenant, on peut se poser quelques questions : • Pourquoi les Japonais sont-ils si friands d'impressionnisme ? • Pourquoi l'achètent-ils ? • Pourquoi les artistes japonais sont-ils aussi nombreux à travailler dans ce style ? Et même, pourquoi font-ils de l'impressionnisme aujourd'hui alors que plus aucun artiste français n'explore cette voie, qui a donné tout ce qu'elle pouvait donner ? • Que trouvent-ils dans cette peinture, apparemment aux antipodes de la leur ? Il me semble qu’à toutes ces questions il n’y a qu’une seule réponse, ancrée au plus profond de la culture japonaise. Le Japon vit sur la dualité permanence/impermanence, qu'on pourrait définir aussi en parlant d'éternité/fugacité. La nature, par exemple, personnalisée par les dieux du culte shinto, est permanente. A l'opposé, l'art du bouquet (ikebana) ou celui de la calligraphie (shodo) relèvent de l'impermanence. Pour un Japonais, une calligraphie n'est que le souvenir d'un instant : celui que le peintre a passé pour la tracer au pinceau. Le papier de riz recouvert d'encre n'est rien d'autre que l’évocation permanente d'un moment définitivement enfui. C'est la même logique qui fait que les Nippons adorent prendre des photographies : inscrire dans l’éternité la fugacité d'un instant. (Et ce n'est certes pas un hasard si le Japon est devenu le maître incontesté en matière de matériel photographique.) Notre impressionnisme occidental n'est rien d'autre que cela : la fixation d'une impression passagère, qui a le plus souvent à voir avec les saisons et les éléments naturels dont les Japonais se sentent très proches (le ciel, l'eau, le brouillard, la neige, etc.) Impression, soleil levant, tel est le titre de la toute première oeuvre impressionniste peinte par Monet. De quoi contenter les natifs de l'Empire du Soleil levant ! Voici donc ce qui fascine les Japonais dans notre impressionnisme : les nuages mauves qui s'effilent, le reflet du ciel dans la rivière, les vibrations de l'air et surtout, la capacité de fixer une vision, une sensation fugitives aussi bien que le ferait un haiku. Sans doute faudrait-il aussi parler de la matière picturale de l'impressionnisme et de son abandon du dessin, qui a fort à voir avec la peinture chinoise dont le Japon est éminemment redevable. http://laboiteaimages.hautetfort.com/archive/2005/01/09/souvenir_d_un_instant.html
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